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de leur état par des créations successives de nouvelles charges, qu’on motivait toujours sur les besoins du fisc. Les longs revers des dernières guerres de Louis XIV portèrent, au commencement du xvii^2 siècle, la misère du peuple à son comble ; et comme on ne pense pas à se procurer le superflu quand on manque du nécessaire, la mode des bains d’étuves se passa ; le plus grand nombre de ces établissements se fermèrent, et il ne resta ouverts que ceux dont les exploitants eurent assez de moyens pour les entretenir avec une sorte de luxe. Par cela seul ils furent obligés d’en élever le prix. Il fallut être riche pour aller au bain. Voilà pourquoi le nombre des baigneurs-étuvistes se trouvait réduit à huit ou neuf vers l’année 1760, lorsque l’un d’eux imagina d’établir des bains chauds sur la rivière, dans un bateau construit exprès. Par cette innovation, qui mit les bains publics à la portée d’un plus grand nombre d’individus, l’usage de ces bains commença à se renouveler, et ce fut une première amélioration introduite dans nos habitudes.

La distribution des eaux de la compagnie Perier en produisit une seconde quelques années après, par la facilité qu’elle procura d’établir de nouveaux bains dans différents quartiers de Paris.

Leur nombre s’accrut encore dès que la suppression des communautés d’arts et métiers, en 1791, eut permis à l’industrie de s’exercer librement.

Mais c’est à dater du commencement de ce siècle, et surtout depuis que les eaux du canal de l’Ourcq ont pu être mises en distribution sur une partie de la surface de Paris, que les maisons de bain se sont multipliées car il ne faut pas oublier qu’en 1816 on n’y comptait que cinq cents bai-