Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/570

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ici se terminent les recherches dont je me suis occupé sur les établissements de bains publics à Paris, depuis les premiers temps de la monarchie. Elles prouvent que les Romains introduisirent dans les Gaules l’usage de bains semblables à ceux des anciens thermes, et que celui des bains de vapeurs, tels qu’on les prend encore aujourd’hui en Orient, s’y propagea tellement, pendant et après les croisades, que, sous le règne de saint Louis, on put réunir en un corps de métier ceux qui exploitaient les étuves publiques. Les réglements de cette corporation et les mesures de police auxquelles elle était assujettie pour le maintien de la sûreté et de la salubrité publiques, nous ont été conservés dans le Livre des Métiers d’Étienne Boileau, qui était alors prévôt de Paris.

La corporation des étuviers se maintint distincte de toutes les autres jusqu’au commencement du XVIIe siècle. Elle fut alors réunie à celle des barbiers-perruquiers, non pas dans l’intérêt commun des deux professions, mais dans l’intérêt personnel du premier barbier du roi, et pour étendre sur un plus grand nombre d’individus la juridiction qu’il exerçait sur tous les barbiers du royaume. Les prérogatives honorifiques et les droits utiles.dont il jouissait lui formaient un apanage assez beau pour n’être dédaigné de personne : aussi passa-t-il tout-à-fait intact, en 1668, entre les mains du premier chirurgien du roi. Sous le patronage de ce nouveau chef, les membres de la communauté des barbiers-perruquiers-baigneurs-étuvistes exercèrent leur profession comme une charge héréditaire à titre d’office. Malheureusement, si leur vanité fut quelquefois flattée de cette distinc-