Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/584

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faire l’opération que nous jugerions nécessaire pour le conduire à une guérison complète. Après quelques jours de repos, nous mîmes en pratique notre nouvelle méthode, qui eut tout le succès qu’on pouvait en espérer. Aujourd’hui cet officier supérieur jouit d’une parfaite santé. Certes, on peut dire que toute autre opération n’aurait pas eu chez ce sujet, qui en avait déja subi trois ou quatre, le même résultat. Je pense que ce fait inspirera une grande confiance aux jeunes praticiens.

Enfin nous nous arrêterons à cette troisième observation, d’ailleurs fort remarquable sous plusieurs rapports. Son sujet est M. le maréchal M***, âgé d’environ 80 ans. Cet illustre guerrier était incommodé depuis une vingtaine d’années d’une hydrocèle très-volumineuse du côté droit. Cette tumeur aqueuse s’était accrue au point que M. le maréchal ne pouvait plus monter à cheval et qu’il ne faisait quelques pas à pied qu’avec une assez grande peine. Cet état de gêne le porta à demander les conseils de plusieurs grands médecins de la capitale ; tous pensaient qu’il y aurait du danger à tenter une cure radicale sur une personne de cet âge et d’une constitution aussi nerveuse. Cependant le désir ardent que ce respectable vieillard éprouvait de montrer au nouveau roi, son zèle et son amour pour le nouvel ordre de choses, l’engagea à se transporter près de moi pour me prier de lui faire l’opération que je croyais propre à le débarrasser de ce fardeau et à le conduire à la guérison.

Quelque incertain que fût le succès d’une opération quelconque, je crus pouvoir le rassurer sur les suites fâcheuses de celle que je m’étais proposé de pratiquer. En effet, ma méthode a le grand avantage, sur toutes les autres, qu’on la