Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/585

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tient dans sa main, et par conséquent qu’on la modifie à volonté. M. le maréchal le comprit parfaitement et m’accorda toute sa confiance. Cette opération fut faite à l’une de ses maisons de campagne, en présence de M. le docteur Aran, son médecin particulier et son ami.

Nous commençâmes, comme chez les précédents, par l’incision préliminaire des téguments des bourses. La tunique vaginale fut mise à découvert et percée avec le trois-quarts de mon invention. Cette ponction donna issue à environ deux livres de sérosité, couleur orangée. Nous agrandîmes un peu l’ouverture de la tunique avec la pointe d’un bistouri conduit sur la cannelure du trois-quarts, et nous substituâmes à la canule d’argent la sonde de gomme élastique, faite exprès, que nous recommandâmes de laisser en place jusqu’au moment où le cours du fluide séreux serait totalement supprimé. M. Aran jugea à propos de laisser ce conducteur jusqu’au troisième jour révolu, époque où la fluxion du testicule était parvenue à son troisième degré ; mais une légère constriction ayant eu lieu avec le suspensoir, à la base des bourses, malgré la surveillance la plus attentive de la part du médecin traitant, il se forma un petit abcès dans l’épaisseur de la cloison du dartos. Nous dûmes faire un troisième voyage chez le malade pour prendre connaissance de la nature de cet accident, et faire l’ouverture de cet abcès par une légère incision.

Dès ce moment le malade alla de mieux en mieux, et la guérison fut complète avant le trente-cinquième jour de l’opération, de sorte que M. le maréchal fut en état, peu de jours après, d’assister à la grande revue du roi Philippe et à la distribution des drapeaux de la troupe de ligne et de la