Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/592

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les faisait contracter à volonté par le contact d’un stylet d’acier, et on leur faisait faire de légers mouvements d’ondulation.

Nous revenons maintenant à notre observation. Le malade ayant consenti à l’opération que nous lui proposâmes, nous procédâmes aussitôt à l’extirpation de la tumeur. Pour conserver les hydatides vivantes, que nous avons reconnues être de la même nature que celles qui se trouvèrent dans les entrailles des moutons, nous coupâmes, à l’aide d’un bistouri convexe, et en formant un pli transversal, la peau qui recouvrait la tumeur, que nous isolâmes ensuite entièrement par des dissections bien ménagées : elle était composée de deux portions unies entre elles, ayant chacune la grosseur d’un marron d’Inde. Les contractions furent alors plus évidentes. Nous espérions pouvoir détacher entièrement ces grappes vésiculeuses ; mais, au moment de les enlever, un mouvement inconsidéré du malade les fit crever. Nous n’eûmes alors que les pédicules à couper, et l’extirpation en fut complète.

Le testicule se trouva dénudé d’une grande partie de sa tunique vaginale, parce que les hydatides qui s’étaient développées dans son épaisseur, ou à sa surface, l’avaient envahie. Nous rapprochâmes les bords de l’incision, après avoir enfermé l’organe dans le dartos, et nous terminâmes notre pansement par l’application d’un bandage contentif un peu serré. Un nouvel effort du malade fit déranger l’appareil pendant la nuit ; le testicule sortit de sa nouvelle poche et fit hernie ; l’irritation survint avec l’inflammation et tous les accidents auxquels le déplacement de cet organe donne lieu. C’est dans ce cas que la suture convient et qu’elle sert même