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je le voudrais, et à chaque moment où il le faudrait, pouvaient m’offrir enfin un moyen de. détermination et d’expérimentation aussi directes que décisives.

11. J’établis donc successivement de ces anus contre nature à chacun des quatre estomacs de différents moutons ; et voici les résultats que j’ai obtenus de cette nouvelle manière d’observer et de procéder.

§ VII.

1. Je commençai par établir un large anus artificiel à la panse d’un mouton ; c’est-à-dire qu’après avoir pratiqué une large ouverture aux parois de cet estomac, j’attirai les bords de cette ouverture en dehors, et les maintins fixés, par quelques points de suture, aux parois mêmes de l’abdomen.

Il est presque superflu d’indiquer ici l’utilité de toutes ces précautions, soit pour prévenir l’épanchement, ou le passage dans l’abdomen, des matières contenues dans la panse, soit pour ne mettre en contact avec l’air extérieur que la surface muqueuse de cet estomac[1], soit enfin pour permettre à l’expérimentateur de pénétrer dans cet estomac plus facilement et plus sûrement.

Cet anus artificiel ainsi établi, j’attendis que l’animal se mît à manger : celui-ci mangea le jour même de l’opération ; d’autres ne mangent que deux ou trois jours après ; car tous

  1. Laquelle étant une continuation de la peau, et de la même nature qu’elle, c’est-à-dire de la même nature que la surface habituellement exposée à l’air, supporte beaucoup plus aisément, à cause de cette analogie de nature même, le contact de l’air qu’aucun des autres tissus de l’économie