Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/619

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déglutis trop rapidement, ou mêlés d’une bulle d’air, l’œsophage, dilaté par eux, s’ouvre, et alors on les voit tomber dans les deux premiers estomacs, de la même manière, et par la même cause que les aliments grossiers, c’est-à-dire parce que l’œsophage les y conduit.

4. Il y a donc deux voies distinctes de déglutition, celle de l’œsophage, et celle du demi-canal ; et les aliments prennent une ou l’autre de ces deux voies, selon qu’ils sont, ou grossiers et d’un certain volume, ou atténués et fluides ; et, dans le premier cas, ils passent dans les deux premiers estomacs, parce qu’ils sont conduits par l’œsophage, lequel se rend dans ces deux estomacs ; et, dans le second cas, ils passent dans les deux derniers, parce qu’ils sont conduits par le demi-canal, lequel se rend dans ces deux derniers estomacs, comme l’œsophage dans les deux premiers.

5. L’état d’ouverture ou de non-ouverture de l’œsophage décide donc du passage de l’aliment dans tel ou tel estomac ; et c’est l’aliment lui-même qui décide de cet état, selon qu’il est assez volumineux, ou non, pour dilater, ou non, l’œsophage ; car, dans le premier cas, dilatant l’œsophage naturellement affaissé, il est conduit par cet œsophage même ; tandis que, dans le second cas, laissant l’œsophage affaissé il n’a d’autre voie que celle du sillon, ou de la rigole, toujours ouverte, par laquelle le demi-canal se continue dans l’œsophage.

Il ne reste plus qu’à déterminer le mécanisme selon lequel s’opère la réjection des aliments. Cette détermination fera le sujet d’un second Mémoire.