Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/618

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ser immédiatement, du moins en partie, dans les deux derniers ; et l’explication de ces deux faits n’est pas moins évidente encore.

3. En effet, si, après avoir ouvert la panse et le bonnet, sur un mouton vivant, on fait avaler à ce mouton divers aliments, on voit, dans le cas où l’aliment dégluti est grossier ou d’un certain volume, cet aliment tomber, tantôt dans la panse, et tantôt dans le bonnet ; et dans le cas, au contraire, où l’aliment dégluti est fluide ou atténué, on le voit passer immédiatement, du moins en partie, jusque dans le feuillet, et, par le feuillet, dans la caillette, où une ouverture pratiquée permet aisément de le suivre encore ; et si l’on examine ce qui se passe dans l’œsophage, à chacune de ces déglutitions, on voit cet œsophage dilaté par l’aliment, s’ouvrir toutes les fois que l’aliment est grossier, et alors cet aliment, conduit par l’œsophage même, tomber directement dans la panse, ou dans le bonnet ; et, au contraire, si l’aliment dégluti est atténué ou fluide, on voit l’œsophage rester fermé, et alors l’aliment prendre la seule voie qui lui reste ouverte, ou celle du demi-canal[1], et ce demi-canal le conduire dans le feuillet, et, par le feuillet, dans la caillette ; et cet état d’ouverture ou de non-ouverture de l’œsophage est si bien la cause qui fait que les aliments atténués ou fluides prennent la voie du demi-canal, que toutes les fois que ces aliments se trouvent, ou trop accumulés, ou

  1. Ou, plus exactement encore, celle du sillon ou de la rigole par laquelle le demi-canal se prolonge dans l’œsophage, laquelle rigole forme, en ce coin de l’œsophage, un conduit toujours ouvert, bien que le reste de l’œsophage soit affaissé et fermé.