Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/63

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« Eh mon Dieu ! c’est tout simplement un poisson d’avril ! » Il n’y eut que lui, même dans ces commencements, qui osât croire que l’on pût se jouer ainsi de la toute-puissance.

Sans doute si on le compare au génie extraordinaire dont j’ai raconté la vie au commencement de cette séance, on ne peut pas dire que M. Vauquelin, malgré ses innombrables recherches, malgré les découvertes intéressantes et singulières dont il a enrichi les sciences, puisse être égalé à M. Davy. Toutefois, les sciences ne lui devront peut-être pas une reconnaissance moins durable. Celui-ci a plané comme un aigle sur la vaste étendue de la physique et de la chimie ; il a fait luire de haut sur l’une et l’autre un jour éclatant, leurs doctrines à sa vue ont dû se disposer dans un ordre tout nouveau. Vauquelin, plus modeste, a porté la lumière sur leurs détails les plus cachés ; il l’a fait pénétrer dans leurs recoins les plus obscurs. Si le nom de l’un est écrit en tête de tous les chapitres, celui de l’autre paraîtra dans tous les paragraphes. Le génie du premier a créé de brillantes théories ; la sagacité du second a fait connaître une multitude de faits particuliers ; mais on sait que le microscope n’a pas été moins fécond en merveilles que le télescope, et l’histoire de la science, celle de M. Davy en particulier, nous apprend que les théories passent rapidement, mais que les faits bien constatés demeurent éternels.