Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/65

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une grande variété d’effets, à tous les détails d’une brillante science.

L’électricité était restée long-temps, dans les mains des physiciens, le résultat presque exclusif de combinaisons compliquées que les phénomènes naturels présentaient rarement réunies. L’homme de génie, dont je dois aujourd’hui analyser les travaux, s’élança le premier hors de ces étroites limites. Avec le secours de quelques appareils microscopiques, il vit, il trouva l’électricité partout, dans la combustion, dans l’évaporation, dans le simple attouchement de deux corps dissemblables. Il assigna ainsi à cet agent puissant un rôle immense qui, dans les phénomènes terrestres, le cède à peine à celui de la pesanteur.

La filiation de ces importantes découvertes m’a semblé devoir être tracée avec quelques développements. J’ai cru qu’à une époque où le besoin de connaissances positives est si généralement senti, les éloges académiques pourraient devenir des chapitres anticipés d’une histoire générale des sciences. Au reste, c’est ici de ma part un simple essai sur lequel j’appelle franchement la critique sévère et éclairée du public.

Alexandre Volta, l’un des huit associés étrangers de l’Académie des Sciences, naquit à Come, dans le Milanez, le 18 février 1745, de Philippe Volta et de Madeleine de Conti Inzaghi. Il fit ses premières études sous la surveillance paternelle, dans l’école publique de sa ville natale. D’heureuses dispositions, une application soutenue, un grand esprit d’ordre, le placèrent bientôt à la tête de ses condisciples.

À dix-huit ans, le studieux écolier était déja en commerce de lettres avec Nollet, sur les questions les plus délicates de la