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physique. À dix-neuf ans, il composa un poëme latin, qui n’a pas encore vu le jour, et dans lequel il décrivait les phénomènes découverts par les plus célèbres expérimentateurs du temps. On a dit qu’alors la vocation de Volta était encore incertaine ; pour moi, je ne saurais en convenir : un jeune homme ne doit guère tarder à changer son art poétique contre une cornue, dès qu’il a eu la singulière pensée de choisir la chimie pour sujet de ses compositions littéraires, Si l’on excepte en effet quelques vers destinés à célébrer le voyage de Saussure au sommet du Mont-Blanc, nous ne trouverons plus dans la longue carrière de l’illustre physicien que des travaux consacrés à l’étude de la nature.

Volta eut la hardiesse, à l’âge de vingt-quatre ans, d’aborder, dans son premier Mémoire, la question si délicate de la bouteille de Leyde. Cet appareil avait été découvert en 1746. La singularité de ses effets aurait amplement suffi pour justifier la curiosité qu’il excita dans toute l’Europe ; mais cette curiosité fut due aussi, en grande partie, à la folle exagération de Muschembroëk ; à l’inexplicable frayeur qu’éprouva ce physicien en recevant une faible décharge, à laquelle, disait-il emphatiquement, il ne s’exposerait pas de nouveau pour le plus beau royaume de l’univers. Au surplus, les nombreuses théories dont la bouteille devint successivement l’objet, mériteraient peu d’être recueillies aujourd’hui. C’est à Franklin qu’est dû l’honneur d’avoir éclairci cet important problème, et de travail de Volta, il faut le reconnaître, semble avoir peu ajouté à celui de l’illustre philosophe américain.

Le second Mémoire du physicien de Come parut dans l’année 1771. Ici on ne trouve déja presque plus aucune idée