Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/660

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passent dans l’œsophage, et de l’œsophage dans la bouche, à mesure qu’elles se forment.

§ VIII.

1. En résumant tout ce qui précède, on voit : 1o  que le trait caractéristique du vomissement des animaux ruminants consiste en ce que les matières vomies, ou ramenées à la bouche, y sont ramenées par portions réglées et détachées ; 2o  que la division de ces matières par portions réglées et détachées s’opère par un appareil donné ; et 3o  que cet appareil donné n’est pas moins particulier à ces animaux que le phénomène même qu’il détermine.

2. L’effet de la rumination est donc de ramener à la bouche, et d’y ramener successivement, par portions réglées, les aliments grossiers ou trop peu divisés de la première déglutition ; et, cet effet posé, rien n’est plus aisé que d’expliquer le but de la rumination, ou, en d’autres termes, le rôle que ce phénomène joue parmi les autres phénomènes de la digestion.

§ IX.

1. L’objet de la digestion, considérée sous un point de vue général, est évidemment la transformation, ou conversion, de la matière alimentaire en fluide nourricier ; et l’objet, en particulier, de la digestion stomacale, la seule dont il s’agit ici, est la conversion de la matière alimentaire en chyme, ou ce qu’on peut appeler, d’un seul mot, la chymification,