Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/661

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2. Or, on sait, depuis les expériences de Réaumur et de Spallanzani, que cette chymification, ou transformation de l’aliment en chyme, ne se fait qu’au moyen et par le contact du fluide gastrique, c’est-à-dire du fluide sécrété par les estomacs.

3. On conçoit donc que la digestion stomacale sera d’autant plus complète que l’aliment sera mis plus complètement en rapport avec le fluide gastrique ; et qu’elle serait la plus complète possible, si toutes les molécules, par exemple, de l’aliment pouvaient être mises en rapport, ou en contact, avec toutes les molécules du fluide gastrique.

4. Or, pour approcher le plus près possible de cette digestion qui serait la plus complète possible, c’est-à-dire où le plus grand nombre possible de molécules de l’aliment serait mis en contact avec le plus grand nombre possible de molécules du fluide gastrique, l’organisation des animaux offre deux moyens, l’un, l’étendue la plus grande de l’appareil, et l’autre, la division la plus grande de l’aliment ; et il est. aisé de voir que ces deux moyens se trouvent réunis et combinés dans les animaux ruminants.

5. D’abord, il n’est point d’animaux dont les estomacs soient aussi compliqués, aussi étendus ; et ensuite il n’en est point où, grace à la rumination, ou double manducation, la division de la matière alimentaire soit portée plus loin.

6. On a vu, en effet, d’une part, que les estomacs de ces animaux sont au nombre de quatre ; que la panse, ou le plus grand de tous, se partage comme en quatre autres par des replis intérieurs ; que le feuillet a de grandes lames lon-