Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/662

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gitudinales, lesquelles vont à plus de trente, dans les moude quatre-vingts, dans le bœuf, etc.; et l’on a vu, de l’autre, que les aliments sont mâchés une première fois ; déglutis une première fois ; qu’ils font alors un certain séjour dans les deux premiers estomacs ; qu’ils s’y ramollissent ; qu’ils s’y macèrent ; qu’ainsi macérés et ramollis, ils sont ramenés à la bouche ; qu’ils y sont soumis à une seconde mastication ; qu’ils sont déglutis une seconde fois, et qu’alors ils sont comme disséminés dans les trois premiers estomacs, d’où ils arrivent enfin dans le dernier de tous, ou la caillette, où, après tant de préparations et de modifications, se fait leur conversion définitive en chyme.

7. D’une part donc, la multiplication des surfaces de l’appareil, et, de l’autre, la division des parties de l’aliment sont portées le plus loin possible ; et la combinaison de ces deux moyens explique pourquoi aucun autre genre d’animaux, même parmi les animaux herbivores, n’offre une fonction digestive aussi énergique et aussi puissante que l’est celle des animaux ruminants.

8. Le but de la rumination, ou double manducation, est donc de faire que, dans des animaux où l’appareil de la digestion est si développé, la division des aliments réponde au développement de l’appareil.