Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/665

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taffetas acquiert l’électricité vitrée, et le disque l’électricité résineuse. L’effet est d’autant plus marqué que la pression est plus forte ; mais il cesse aussitôt que le taffetas a perdu cette glutinosité qui rend sa surface facilement compressible. Si, au contraire, on passe le métal avec frottement sur le taffetas, c’est le métal qui prend l’électricité vitrée, et le taffetas l’électricité résineuse. Le but que je me propose, dans l’examen des phénomènes électriques de pression, n’est pas de rechercher s’ils sont dus à une autre cause que celle qui produit le dégagement de l’électricité par frottement, mais bien de voir comment agit la pression, considérée comme un des éléments du frottement. Le frottement effectivement est une suite non interrompue de pressions ; le dégagement d’électricité qui en résulte doit donc être égal à la somme des quantités d’électricité dues à ces pressions successives, moins celles qui se sont recomposées, pour former du fluide naturel, pendant la durée infiniment petite de chaque pression. Ce mode d’action est donc un phénomène plus composé que la pression.

Ayant eu occasion de répéter les observations de M. Haüy sur les propriétés électriques que la simple pression entre les doigts imprime au spath d’Islande et à quelques autres substances minérales, je fus frappé des effets divers que produisaient les corps plus ou moins flexibles entre lesquels on les pressait ; je voulus d’abord examiner, dans ces expériences et dans les précédentes, quelle pouvait être l’influence propre de la condensation des parties sur le développement de l’électricité, non-seulement dans les minéraux, mais dans d’autres corps susceptibles comme eux d’éprouver cel effet : j’ai été conduit ainsi à un résultat général qui me semble