Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/666

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pouvoir devenir par la suite susceptible de jeter quelque jour sur les causes encore inconnues du développement de l’électricité. Ce résultat peut s’énoncer de la manière suivante : Quand deux corps de nature quelconque, dont l’un est élastique, étant isolés, sont pressés l’un contre l’autre, ils se constituent dans deux états électriques différents ; mais ils ne sortent de la compression, chacun avec un excès d’électricité contraire, qu’autant que l’un des deux corps n’est pas ce qu’on appelle un bon conducteur. L’effet ainsi produit dans ce dernier cas est incomparablement plus énergique que ceux que donne un simple contact dans les expériences de Volta.

Le moyen le plus simple pour obtenir ces résultats consiste à former avec les substances que l’on veut éprouver de petits disques d’une épaisseur de quelques millimètres ; on les adapte à des manches parfaitement isolants[1] ; puis, prenant ces manches dans chaque main, on presse les substances l’une contre l’autre en évitant tout frottement latéral. Après les avoir retirées du contact, on essaie à l’électroscope l’électricité qu’elles ont pu acquérir un seul contact suffit d’ordinaire pour faire fuir le petit disque de l’électroscope de Coulomb. Quelquefois l’électricité est si forte que le disque

  1. Chaque manche se compose d’un tube plein en verre, recouvert d’un vernis à la gomme laque, et terminé par une poignée en bois dont on se sert pour éviter le frottement de la main sur le verre. Les petits disques sont fixés à l’extrémité des tubes avec de la gomme laque. Avant de se servir de cet instrument, il est bon d’essayer à l’électroscope si le manche donne quelque signe d’électricité. Dans le cas où l’on en trouve, il suffit, pour la faire disparaître, de le chauffer à la flamme d’une bougie pendant quelques instants.