Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/667

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attire immédiatement les petits corps légers qu’on lui présente. Supposons, par exemple, deux disques isolés, l’un de liége, l’autre de caoutchouc ; après la pression, le caoutchouc a acquis l’électricité résineuse, le liége l’électricité vitrée. Pressons de même le liége sur une écorce d’orange, l’un et l’autre isolés : le liége prend l’électricité vitrée, et l’écorce d’orange l’électricité résineuse. Enfin, l’orange, pressée sur le caoutchouc prend l’électricité vitrée, et donne au caoutchouc l’électricité résineuse.

La pression exercée sur des substances minérales isolées produit des effets analogues. Le spath d’Islande, la chaux sulfatée, la chaux fluatée, la baryte sulfatée, etc., pressés par le disque de liége, prennent un excès d’électricité vitrée, tandis que le disque de liége acquiert un excès d’électricité résineuse. Le disthène, le retinasphalte, au contraire, ont l’électricité résineuse.

La houille, le succin, le cuivre, le zinc, l’argent, etc., pressés par le disque de liége isolé, reçoivent un excès d’électricité résineuse, et le liége un excès d’électricité vitrée.

Dans toutes les expériences précédentes les deux substances pressées étaient isolées, afin que l’on pût étudier séparément l’espèce d’électricité acquise par chacune d’elles ; mais, comme on devait s’y attendre, les mêmes effets ont encore lieu quand un seul corps est isolé et que l’autre communique avec le réservoir commun. Alors le corps isolé acquiert par la pression la même espèce d’électricité que lorsque le corps sur lequel on le pressait était isolé : seulement l’électricité acquise par celui-ci ne peut être aperçue, puisqu’elle s’écoule dans le sol.

Les fruits mème, tels que l’orange, par exemple, étant