Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/691

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Cette proportionnalité s’étend-elle à des pressions beaucoup plus fortes, en employant toutefois des vitesses convenables ? Il est assez difficile de résoudre cette question ; car l’appareil avec lequel on opère ne permet d’employer que des pressions peu considérables : cependant, si le développement d’électricité est dû, comme il est probable, à la compression des deux corps, c’est-à-dire, au rapprochement des molécules, on conçoit que ce développement devra cesser de croître quand les molécules auront atteint un certain degré de compression. En effet, l’état des molécules, dans les corps, peut être assimilé à la force d’un ressort : il suit donc de là que plus les corps auront été comprimés, moins il deviendra facile de les comprimer de nouveau ; il arrivera donc un certain point où les molécules ne pourront plus être rapprochées. Si les choses se passent ainsi, l’intensité électrique doit croître d’abord rapidement, et son accroissement diminuer ensuite lentement. Les expériences précédentes montrent que, dans les faibles pressions, les intensités électriques forment une progression géométrique croissante.

En supposant que la température fût constante, l’intensité électrique, pour une pression quelconque aurait une expression de la forme

dans laquelle et seraient trois quantités constantes pour le même corps, mais variables d’un corps à l’autre. devrait être tel que, pour des valeurs peu considérables de le terme