Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/70

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macération de substances animales ou végétales ? Je pense qu’il est permis d’en douter.

L’étincelle électrique avait servi de bonne heure à enflammer certains liquides, certaines vapeurs, certains gaz, tels que l’alcool, la fumée d’une chandelle nouvellement éteinte, le gaz hydrogène ; mais toutes ces expériences se faisaient à l’air libre. Volta est le premier qui les ait répétées dans des vases clos (1777). C’est donc à lui qu’appartient l’appareil dont Cavendish se servit en 1781 pour opérer la synthèse de l’eau, pour engendrer ce liquide à l’aide de ses deux principes constituants gazeux.

Notre illustre confrère avait au plus haut degré deux qualités qui marchent rarement réunies : le génie créateur et l’esprit d’application. Jamais il n’abandonna un sujet, sans l’avoir envisagé sous toutes ses faces, sans avoir décrit ou du moins signalé les divers instruments que la science, l’industrie ou la simple curiosité pourraient y puiser. Ainsi, quelques essais relatifs à l’inflammation de l’air des marais, firent naître d’abord le fusil et le pistolet électriques, sur lesquels il serait superflu d’insister, puisque des mains du physicien ils sont passés dans celles du bateleur, et que la place publique les offre journellement aux regards des oisifs ébahis ; ensuite la lampe perpétuelle à gaz hydrogène, si répandue en Allemagne, et qui, par la plus ingénieuse application de l’électrophore, s’allume d’elle-même quand on le désire ; enfin l’eudiomètre, ce précieux moyen d’analyse dont les chimistes ont tiré un parti si utile.

La découverte de la composition de l’air atmosphérique a fait naître de nos jours cette grande question de philosophie naturelle : La proportion dans laquelle les deux