Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/71

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principes constituants de l’air se trouvent réunis, varie-t-elle avec la succession des siècles, d’après la position des lieux, suivant les saisons ?

Lorsqu’on songe que tous les hommes, que tous les quadrupèdes, que tous les oiseaux consomment incessamment dans l’acte de la respiration un seul de ces deux principes, le gaz oxigène ; que ce même gaz est l’aliment indispensable. de la combustion, dans nos foyers domestiques, dans tous les ateliers, dans les plus vastes usines ; qu’on n’allume pas une chandelle, une lampe, un réverbère, sans qu’il aille aussi s’y absorber ; que l’oxigène, enfin, joue un rôle capital dans les phénomènes de la végétation, il est permis d’imaginer qu’à la longue l’atmosphère varie sensiblement dans sa composition ; qu’un jour elle sera impropre à la respiration ; qu’alors tous les animaux seront anéantis, non à la suite d’une de ces révolutions physiques dont les géologues ont trouvé tant d’indices, et qui, malgré leur immense étendue, peuvent laisser des chances de salut à quelques individus favorablement placés ; mais, par une cause générale et inévitable, contre laquelle les zones glacées du pôle, les régions brûlantes de l’équateur, l’immensité de l’Océan, les plaines si prodigieusement élevées de l’Asie ou de l’Amérique, les cimes neigeuses des Cordilières et de l’Himalaya, seraient également impuissantes. Étudier tout ce qu’à l’époque actuelle ce grand phénomène a d’accessible, recueillir des données exactes que les siècles à venir féconderont, tel était le devoir que les physiciens se sont empressés d’accomplir surtout depuis que l’eudiomètre à étincelle électrique leur en a donné les moyens. Pour répondre à quelques objections que les premiers essais de cet instrument