Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/709

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voici la marche que j’ai suivie pour arriver à la séduction de la magnésie : lorsque l’on verse dans le tube négatif de l’appareil électro-chimique une dissolution concentrée de chlorure pur de magnésium, et dans le tube positif une dissolution de chlorure de sodium, et que l’on plonge ensuite, comme à l’ordinaire, dans chacune d’elles une lame de platine, en communication chacune avec l’un des pôles d’une pile composée d’une vingtaine d’éléments, et chargée avec une dissolution légère de sel marin, les deux chlorures sont décomposés sans qu’il y ait aucune apparence de réduction de la magnésie. Si l’on ajoute à la dissolution de chlorure de magnésium un dixième environ de son poids d’une dissolution de proto-chlorure de fer, ce dernier métal ne détermine pas la réduction de la magnésie, comme celle de la zircone, de la glucine ; il se dépose seulement sur la lame négative une substance noire dont je n’ai pas encore déterminé la nature, mais qui n’est pas du magnésium.

Si je m’en fusse tenu à ces deux essais, j’aurais regardé la réduction de la magnésie comme impossible ; mais habitué à varier sans cesse mes expériences pour arriver au but que je me propose, je substituai au chlorure pur de magnésium un chlorure qui, ayant été préparé dans une bassine d’argent, renfermait du chlorure d’argent en état de combinaison, et dans des proportions que je n’ai pas déterminées malheureusement, parce que j’ignorais d’abord les résultats auxquels je parviendrais. Il s’est d’abord formé sur la lame négative un dépôt gris, puis ensuite des tubercules de même couleur, et enfin des cristaux octaèdres d’un blanc argentin, possédant toutes les propriétés du magnésium. Ce dépôt gris est un alliage d’argent et de magnésium, et les tubercules paraissent