Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/715

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par et et, par les termes de la progression décimale, etc.; on ne pouvait réaliser en nombre rond et payer en argent que les sommes multiples de 3 ou de 6. Dans tous les autres cas, qui sont incomparablement plus multipliés, il fallait donner ou recevoir des appoints en cuivre ou en billon. On avait été conduit à établir un état monétaire aussi défectueux, par l’idée que toutes les pièces devaient être des sous-multiples exacts les unes des autres : c’était se former du système monétaire une idée directement contraire à son véritable objet. Les monnaies sont instituées pour faire des paiements, et pour remplir cette destination, elles doivent être conditionnées de manière qu’avec des valeurs élémentaires fixes on puisse composer toutes les valeurs grandes ou petites dont les hasards des relations commerciales exigent la réalisation : or, c’est à quoi sont très-peu propres les pièces de monnaies qui sont parties aliquotes les unes des autres ; quelque multipliées que soient les coupures, ces pièces seront toujours celles qui offriront le moins de ressources pour former des nombres ronds, parce que les parties aliquotes, rentrant les unes dans les autres, la plupart des nombres qui en sont composés font double emploi entre eux.

La condition essentielle d’un bon système de coupures est que la composition des sommes et leur vérification se fassent de la manière la plus expéditive et la plus claire, et se réduisent au comptage matériel des pièces, sans calcul et sans le moindre effort d’intelligence il est nécessaire, par conséquent, qu’il y ait assez de coupures différentes pour que leurs valeurs puissent, en s’ajustant les unes avec les autres, former tous les nombres demandés ; mais il ne faut pas