Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/714

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sortes de coupures ne peut pas être arbitraire ; elle doit être méthodique et raisonnée ; il faut qu’elle soit adaptée aux fonctions que les espèces monétaires sont destinées à remplir. Le choix du système d’après lequel les divisions seront faites n’est pas d’une petite importance : ses défectuosités ou ses avantages font sentir leur effet dans cette masse énorme d’affaires qui ont pour objet de régler les plus grands intérêts, ou de se procurer, dans le plus petit détail, les choses nécessaires aux besoins de la vie. Il n’est certes pas indifférent que cette multitude innombrable de paiements, dont la nécessité se reproduit à chaque instant, puisse se faire rapidement avec des monnaies faciles à distinguer et à compter, ou que les paiements soient embarrassés par l’imperfection et la confusion des monnaies, qu’ils exigent une attention particulière, et souvent même des calculs susceptibles d’erreur, et pouvant donner des facilités à la fraude. La différence entre les deux systèmes monétaires qui viennent d’être supposés est à peu près la même qu’entre un bon ou un mauvais système de numération, celui que nous tenons des Arabes, par exemple, et celui des Romains.

Pour se former une idée des inconvénients d’un mauvais système de coupures monétaires, il suffit de se rappeler celles qui avaient cours en France avant l’établissement du système actuel. Il existait des pièces d’argent de sept coupures différentes , , et

Cependant, en combinant ces nombreuses pièces de toutes les manières imaginables, il était impossible de composer en argent la plupart des sommes que l’on avait besoin de payer. L’unité monétaire, qui était censée d’argent, ne pouvait être réalisée en argent : il en était de même des sommes exprimées