Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/72

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avaient fait naître, MM. de Humnboldt et Gay-Lussac le soumirent, en l’an XIII, au plus scrupuleux examen. Lorsque de pareils juges déclarent qu’aucun des eudiomètres connus n’approche en exactitude de celui de Volta, le doute même ne serait pas permis.

Puisque j’ai abandonné l’ordre chronologique, avant de m’occuper des deux plus importants travaux de notre vénérable confrère, avant d’analyser ses recherches sur l’électricité atmosphérique, avant de caractériser sa découverte de la pile, je signalerai, en quelques mots, les expériences qu’il publia pendant l’année 1793, au sujet de la dilatation de l’air.

Cette question capitale avait déja attiré l’attention d’un grand nombre de physiciens habiles, qui ne s’étaient accordés ni sur l’accroissement total de volume que l’air éprouve entre les températures fixes de la glace fondante et de l’ébullition, ni sur la marche des dilatations dans les températures intermédiaires. Volta découvrit la cause de ces discordances ; il montra qu’en opérant dans un vase contenant de l’eau, on doit trouver des dilatations croissantes ; que s’il n’y a dans l’appareil d’autre humidité que celle dont les parois vitreuses sont ordinairement recouvertes, la dilatation apparente de l’air peut être croissante dans le bas de l’échelle thermométrique, et décroissante dans les degrés élevés ; il prouva, enfin, par des mesures délicates, que l’air atmosphérique, s’il est renfermé dans un vase parfaitement sec, se dilate proportionnellement à sa température, quand celle-ci est mesurée sur un thermomètre à mercure portant des divisions égales ; or, comme les travaux de Deluc et de Crawford paraissaient établir qu’un pareil thermomètre donne les vraies mesures des quantités de chaleur, Volta se crut autorisé à