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on peut les considérer comme les signes élémentaires d’un système complet de numération fournissant, pour la notation des nombres, une méthode, non pas aussi expéditive que celle des chiffres arabes tracés à la main, mais aussi claire et aussi précise. Cette méthode est applicable à tout système monétaire quelle que soit sa base ; c’est en quelque sorte une formule générale qui peut devenir l’expression particulière de tout système dont la base est connue et dans lequel les sous-espèces sont représentées en décimales.

Si on examine, d’après les règles que je viens d’établir, la composition de la masse de numéraire qui, sous diverses dénominations, existe dans la circulation, on y trouve beaucoup d’anomalies et de défectuosités. Certaines pièces reconnues nécessaires n’existent pas, et la circulation est encombrée de pièces irrégulières, dont quelques-unes font partie des nouvelles monnaies, les autres plus nombreuses appartiennent à l’ancien système. De plus, comme nous avons des monnaies d’argent et des monnaies d’or, il existe deux bases, et par conséquent deux systèmes. C’est ce que j’examinerai plus amplement dans la suite.

Monnaies d’argent.

L’unité des monnaies françaises est d’argent ; elle est composée de neuf parties d’argent pur, alliées avec une partie de cuivre, le tout pesant cinq grammes : c’est la base du système, l’étalon auquel on rapporte toutes les valeurs vénales comme à un terme fixe. Dans toutes les évaluations la valeur du franc est réputée certaine et constante ; toutes les autres valeurs sont susceptibles de varier, et leur