Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/110

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de corps quelconques, en mouvement, l’accroissement ou la diminution subis par la somme des forces vives, pendant un temps donné fini ou infiniment petit, est précisément le double de la somme correspondante des quantités d’action ou de travail des forces effectivement appliquées à ce système, en y comprenant les divers genres de résistance.

Maintenant on conçoit comment les résultats relatifs à la pénétration des corps durs lancés, avec une certaine vitesse, perpendiculairement à la surface des corps mous, ont pu être invoqués par les partisans de l’opinion de Leibnitz, pour soutenir que les effets physiques des forces sont directement proportionnels aux carrés des vitesses qu’elles impriment à un même corps et non pas à leurs vitesses simples, ou, ce qui revient à peu près au même, que la force des mobiles doit être mesurée par leur force vive, et non par leur quantité de mouvement. Car les expériences d’abord entreprises par Jean Bernouilli et rapportées dans son Mémoire sur les lois de la communication du mouvement, expériences depuis répétées par divers physiciens, notamment par Poleni, S’Gravesend et Muschenbroek, ont prouvé que les volumes des impressions sont, en effet, sensiblement comme les forces vives possédées par les corps à l’instant de leur pénétration, ou comme les produits de leurs poids par les hauteurs dues à leurs vitesses de projection.

On remarquera d’ailleurs que ce résultat, conforme à d’autres faits déjà anciennement connus, et parmi lesquels il nous suffira de citer le phénomène de l’enfoncement des pilots à coups de mouton, ne se rapporte qu’à la pénétration, dans la cire et l’argile, de boules de divers diamètres tombant d’une assez faible hauteur. Mais Robins, dans ses Nouveaux principes d’artillerie, publiés à Londres en 1742 et que le célèbre Léo-