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DE M. CHAPTAL.

l’auditoire, et premier hommage de l’admiration et de la douleur nationales, rendu à la mémoire sacrée de Lavoisier !

Ce long séjour que M. Chaptal venait de faire à Paris ne pouvait qu’avoir nui beaucoup à ses manufactures de Montpellier ; d’ailleurs la direction des poudres et salpêtres n’avait plus un égal besoin de lui ; et les événements eux-mêmes qui avaient amené ce besoin avaient changé : il profita donc de la réorganisation de l’École de Médecine, ou, comme on s’exprimait alors, de l’École de santé de Montpellier, pour y aller occuper la chaire de chimie. Presque aussitôt, ses cours furent repris avec un nouvel éclat ; il eut bientôt réparé les dommages que son absence avait pu causer à ses fabriques ; et cette fois il revint à Paris pour s’y établir définitivement, et y élever sa grande manufacture de produits chimiques, demeurée, pendant longtemps, une des plus belles de la capitale.

Peu après ce nouveau retour à Paris, l’Institut National qui, dès sa formation, se l’était associé à titre de correspondant, eut une place de membre titulaire à lui donner. Bayen mourut, emportant la réputation du chimiste de cette époque qui avait touché de plus près à la théorie de Lavoisier ; et M. Chaptal eut l’honneur de lui succéder. Une circonstance remarquable, c’est qu’il eut pour concurrents, dans cette occasion, Baumé et Sage, qui, tous deux, avaient été membres de l’ancienne Académie des sciences ; mais les services immenses et si récents de M. Chaptal étaient présents à tous les esprits, et il l’emporta.

Ce sont ces mêmes services, et la haute capacité qu’il avait montrée pour les affaires dans la direction des poudres et salpêtres, aux moments les plus difficiles, qui, quelque temps