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DE M. CHAPTAL.

voulait la prospérité intérieure du pays, avec non moins de force que sa prépondérance à l’extérieur. Il s’agissait de lui indiquer les routes sûres du perfectionnement des arts. Tout cet écrit de M. Chaptal porte un caractère d’énergie et d’élévation. Point de ces protections partielles qui, dit-il, nourrissent l’intrigue et étouffent le génie ; point de ces récompenses mendiées qui courbent l’artiste sous l’homme en place. Un gouvernement éclairé met sa mission plus haut : établir des lois sages, approfondies, sur l’importation, sur l’exportation, sur l’imposition et des matières premières et des produits de l’industrie ; et, par-dessus tout, assurer l’instruction des fabricants : tel est son rôle.

Dans le livre que j’examine, les problèmes les plus importants de l’économie industrielle sont posés et résolus. De là datent les vrais principes sur les rapports qui lient les ouvriers et les maîtres ; sur les écoles des arts et métiers.

Jusque-là, l’État n’avait rien fait pour l’instruction pratique des ouvriers, cette portion si nombreuse et si précieuse de la société. Cependant, les arts, les métiers ont leurs règles, et ces règles ont leur source dans la science ; l’ouvrier est membre de la société, et l’État lui doit l’instruction. Les États éclairés savent même aujourd’hui que c’est là leur dette la plus sacrée ; et, dans nos sociétés modernes, dont tout le mécanisme roule sur les sciences et l’industrie, la raison dit que le seul fondement solide est l’instruction du peuple.

L’auteur veut quatre écoles distinctes pour l’enseignement de ce qu’il appelle les arts de fabrique : une pour les travaux de la teinture ; une pour le travail des métaux ; la troisième, pour la fabrication des poteries, de la verrerie ; la quatrième, pour la préparation des sels, l’extraction des acides, des