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DES ACIDES.

l’endosmose est en raison de la différence de l’ascension capillaire des deux liquides séparés par une cloison mince, et qui est perméable pour ces deux liquides. Ce fut donc à cette théorie que je me fixai en 1831[1] : elle était l’expression exacte de tous les faits d’endosmose qui m’étaient connus. Dans cette théorie, la capillarité n’est point considérée comme la cause de l’endosmose, elle n’en est que le moyen ou l’instrument. La cause de ce phénomène me parut être l’attraction réciproque des deux liquides, ou leur tendance à la mixtion. L’action capillaire des canaux de la cloison séparatrice me parut être la force régulatrice qui présidait à la marche inégale de ces deux liquides l’un vers l’autre. Cependant l’analyse mathématique s’empara de ce phénomène et tenta de l’expliquer. Un illustre académicien en France et un mathématicien anglais, M. Power, donnèrent, chacun à leur manière, l’explication analytique du phénomène de l’endosmose considéré comme ayant sa cause dans l’action capillaire. Dans ces deux explications mathématiques le phénomène du contre-courant d’exosmose est mis de côté, ou considéré simplement comme n’ayant qu’une existence accidentelle ; or, ceci est tout à fait contraire à l’observation, qui nous montre toujours l’existence simultanée des deux courants antagonistes d’endosmose et d’exosmose. M. W. Edwards a le premier émis l’idée que l’endosmose est le simple effet de la viscosité de l’un des deux liquides que sépare une cloison poreuse ; c’est, selon lui, cette viscosité qui empêche la perméation du liquide supérieur au travers de la cloison séparatrice, tandis que le liquide

  1. Annales de physique et de chimie, tom. XLIX, p. 411.