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DE M. CHAPTAL.


Et tandis que cet ouvrage répand un jour nouveau sur tous les arts qui dérivent de la chimie, des Traités spéciaux portent une lumière plus particulière, plus vive, sur quelques-uns d’entre eux.

M. Chaptal publie son Traité sur l’art de la teinture du coton en rouge ; il avait déjà publié, depuis quelque temps, son Traité sur l’art de faire le vin.

Pour la France, la récolte des vins est, après celle des céréales, la plus importante ; et cependant, à l’époque où l’auteur a écrit son livre, l’art dont il s’agit était loin d’avoir atteint à sa perfection.

C’est qu’en effet, cette perfection à laquelle, même aujourd’hui, cet art n’a point encore atteint, ne peut venir que de la chimie. C’est à la chimie à faire connaître les lois de la fermentation ; à démêler les effets divers du sol, du climat, de l’exposition, de la culture ; à découvrir les causes de l’altération des vins ; en un mot, à diriger, à maîtriser toutes les opérations de l’œnologie, et à les ramener à des principes fixes et généraux.

Il est peu d’ouvrages, parmi tous ceux-là même que je viens de citer et dont la haute utilité est si évidente, qui aient été d’une utilité plus immédiate et plus effective ; il en est peu qui offrent plus d’intérêt, car la science n’est jamais plus sûre d’intéresser que lorsqu’elle s’applique aux phénomènes qui nous sont les plus familiers, et que l’habitude nous conduit à voir sous des points de vue si différents du point de vue scientifique ; et certainement il n’en est aucun qui montre, avec plus d’évidence, jusqu’à quel point la chimie se prête aux besoins les plus généraux, aux arts les plus communs de la société.

Ces ouvrages dans lesquels M. Chaptal tentait de ramener