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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/410

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Dans un mémoire lu à l’Académie le 12 août 1833, M. Longchamp fit connaître une matière glaireuse, incolore, azotée, qu’il avait observée, pour la première fois, dans les eaux thermales sulfureuses de Barèges, où on la voit formant, sur les parois des réservoirs, des enduits de deux ou trois pouces d’épaisseur, et à laquelle il donna le nom trop exclusif de Barégine. Il en signala parfaitement les caractères physiques saisissables à l’œil nu, ainsi que les caractères chimiques ; mais il négligea de l’étudier sous le microscope, seul moyen de décider si cette matière est simplement organique non organisée[1], c’est-à-dire, un agglomérat de particules

  1. Avant d’aller plus loin, je dois prévenir que j’appelle matière organique non organisée, toutes les matières mucilagineuses, nutritives et assimilables, qui, sous le microscope, n’offrent qu’un chaos composé de particules qui, pour la plupart, proviennent du détritus de végétaux et d’animaux qui ont cessé d’exister dans leur organisation individuelle. Il faut cependant l’avouer, la nature paraît se moquer de tout ce que nous appelons des caractères distinctifs tranchés. Il semble que tout son pouvoir soit borné à ce grand développement successif dans lequel nous voyons toutes les choses rangées dans l’ordre du plus simple au plus composé, et cela sans aucune interruption sensible. On ne peut, véritablement, préciser le point où la matière chaotique commence à jouir des propriétés inhérentes à l’organisation, lorsque nous voyons, par exemple, le thallus qui précède, et d’où résultent, par continuité, les petites tubes seminulifères du Solenia fasciculata, n’être, quoique végétant, qu’une sorte d’enduit glaireux, incolore, transparent, et dans lequel on ne peut apercevoir ni globules, ni fibres, ni vésicules pouvant, par assemblage combiné, servir à constituer un tissu quelconque. D’après cet exemple et beaucoup d’autres semblables que l’on pourrait citer, soit dans le bas du règne animal, soit même dans ce qu’on appelle des fausses membranes, il est