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RECHERCHES

et sec, destiné à recevoir l’alcool, s’il survenait une absorption pendant la durée de l’expérience.

Le chlore arrive enfin dans un ballon qui contient l’alcool, et se dégage au fond de celui-ci. Le ballon porte un tube qui dirige les vapeurs d’acide hydrochlorique dans une bonne cheminée.

On excite vivement le courant de chlore qui d’abord est totalement converti en acide hydrochlorique. Dès que la conversion se ralentit, l’alcool se colore en jaune. Alors on met quelques charbons au-dessous du ballon et bientôt la couleur disparaît. À partir de ce moment, il faut tenir l’alcool tiède, et élever de plus en plus sa température, tout en continuant un courant de chlore rapide, jusqu’à ce que le liquide presque bouillant n’agisse plus sur le chlore qui le traverse.

En douze heures, on peut convertir en chloral deux cents grammes d’alcool. En opérant sur cinq ou six cents grammes, l’expérience n’a jamais exigé trois journées. Il est à croire que M. Liebig a été entravé par l’appareil particulier qu’il a imaginé pour cette préparation, car il lui a fallu douze ou quinze jours pour obtenir le même résultat.

La liqueur qui reste dans le ballon est mêlée avec deux ou trois fois son volume d’acide sulfurique concentré. Le mélange introduit dans une cornue est immédiatement soumis à une distillation ménagée. Dès la première impression du feu, le chloral se rassemble à la surface de l’acide sous la forme d’une huile limpide et très-fluide, qui se volatilise rapidement. Un peu avant que la couche huileuse ait entièrement disparu, on arrête l’opération.

Le produit volatil obtenu est mis dans un ballon avec un thermomètre. On le fait bouillir, jusqu’à ce que son point