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DE CHIMIE ORGANIQUE.

que nous avons examinés. Toutefois, comme les matières que j’ai analysées m’ont offert les caractères qu’il attribue à celles dont il a tracé l’histoire, je me servirai des noms qu’il leur a imposés.


Chloral.

C’est sous ce nom, qui rappelle seulement ceux du chlore et de l’alcool, que M. Liebig désigne le produit qu’on obtient de l’action du chlore sur l’alcool.

Ayant essayé de me procurer cette substance par les moyens indiqués par M. Liebig, j’ai bientôt vu qu’il fallait en revenir à des méthodes plus expéditives. Comme j’ai préparé plus d’une livre de chloral en diverses occasions, je crois que les détails dans lesquels je vais entrer ne seront pas inutiles.

La manière la plus sûre d’obtenir le chloral consiste à soumettre l’alcool absolu à l’action du chlore sec. On se fera facilement une idée des précautions à prendre, quand je dirai que, pour traiter demi-kilogr. d’alcool, il faut au moins douze cents litres de chlore, et qu’il se forme environ quinze cents litres d’acide hydrochlorique gazeux.

Je prépare le chlore au moyen du peroxide de manganèse, du sel marin et de l’acide sulfurique. Le ballon qui sert à le produire ayant quinze ou vingt litres de capacité, peut recevoir de suite les matières nécessaires à la production de la totalité du chlore, de sorte qu’on n’a plus qu’à y ajouter l’acide sulfurique à mesure du besoin.

Le chlore gazeux est reçu dans un premier flacon de Woulf vide, où il se refroidit et laisse déposer une partie de son humidité. Il passe ensuite dans un second flacon qui renferme du chlorure de calcium, puis dans un troisième flacon vide

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