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RECHERCHES

acétique ; il est peu présumable que cette transition ait lieu ; on veut montrer seulement que l’hydrogène de l’eau disparaît sans être remplacé par le chlore.

Quoi qu’il en soit, à partir de ce point, qui marque la limite à laquelle toute l’eau de l’alcool a disparu, l’action du chlore rentre dans la règle indiquée plus haut. Il nous reste, en effet, un premier résidu, C8H8O2, qui en perdant H6, gagne précisément Ch6, pour constituer les quatre volumes de chloral.

Ainsi, en divisant la réaction en ces deux époques, on aurait les rapports suivants  :


C8H8 + H4O2 + Ch4 = C8H8O2 + Ch4H4
C8H8O2 + Ch12 = C8H2Ch6O2 + Ch6H6,


rapports qui sont précisément tels que les eût indiqués la théorie, qui consiste à regarder l’alcool comme étant formé de volumes égaux de vapeur d’eau et d’hydrogène carboné.

Quand on examine de tels faits avec attention, il reste peu de doutes dans l’esprit sur la véritable nature de l’alcool.

Ainsi, le chlore possède le pouvoir singulier de s’emparer de l’hydrogène de certains corps, en le remplaçant atome pour atome. Cette loi de la nature, cette loi ou théorie des substitutions, m’a paru digne d’un nom particulier. Je propose de l’appeler métalepsie, de μεταληψις, qui exprime assez bien que le corps sur lequel on agit, a pris un élément à la place d’un autre, du chlore à la place de l’hydrogène, par exemple.

Ainsi, le chloral se forme par substitution ou par métalepsie ; c’est un des produits métaleptiques de l’alcool.

Ainsi, encore, comme on va le voir, l’éther acétique, l’acide