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XX ÉLOGE HISTORIQUE

Dès ifiya, Morison saisissait les principaux traits de celle des omhdUferes. Quelques années plus tard, liai essayait une distribution du règne végétal sur un plan plus vaste ; il signalait la grande division des plantes en dicotylédones et monocotylédones, et déjà il rangeait le palmier parmi ces dernières. Enfin, en l’ÎSç), précisément un siècle avant M. de Jussieu, Magnol publiait son ouvrage sur es familles des plantes. ]Iais ni Magnol, ni Morison, ni Rai, n’avaient pu suivre ces vues générales dans le détail ; et ces vues éparses, ces traits heureux, demeuraient perdus.

Vers le milieu du XVIII« siècle, ce même Linné à qui la botanique devait déjà sa nomenclature, sa langue descriptive et le système artificiel le plus jiréi.’is, le plus rigoureux qu’elle ait jamais eu, publia une suite A’ordres ou Ae familles naturelles, qu’il porta d’abord, en lySS, à soixante-quatre, et qu’il réduisit, plus tard, à cinquante-huit ; et toutefois ces deux essais n’offrent encore que des séries de noms : nulle explication, nul développement, nulle indication des motifs qui avaient pu diriger l’auteur, soit dans la formation, soit dans le classement de ses familles. C’était, comme l’a dit M. de Jussieu lui-même, une sorte de problème que Linné laissait il résoudre à ses successeurs, et qui n’a point été résolu.

Un ouvrage plus complet, et, sous le point de vue des/«rnilles naturelles, beaucoup plus important, est celui d’Adansoii, publié en 1 760. Le premier trait qui frappe dans Adanson, c’est le caractère de réformateur. Ce caractère j)erce dès sou premier écrit, son Histoire naturelle du Sénégal, où, touchant à la classification des coquillages, il change cette classification de fond en comble, et la place tout d’un coup sur ses