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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 2.djvu/575

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POUR S’ÉLEVER LE LONG DES CORPS LES PLUS LISSES.

à propos d’en modifier le caractère, d’après le moyen d’adhésion que je viens de développer.

La rainette commune ne laisse pas de mener une vie très-active, n’attaquant jamais, comme on sait, les insectes morts, pas même ceux qui, quoique vivans, sont immobiles. Presque tous lui sont bons ; mais elle s’adresse de préférence à ceux qui sont faciles à saisir. Elle détruit, au grand avantage des jardiniers dans l’arrière-saison, beaucoup de perce-oreilles. On en voyait alors de nombreux débris dans ses matières excrémentielles. Elle s’élance avec avidité sur les faucheurs ; les plus grosses araignées même ne l’épouvantent pas. Il était curieux de voir l’extrémité des longues pattes de l’insecte, tenues pendant assez long-temps hors la bouche de ce petit animal, tandis que le corps était déjà presque descendu dans son estomac. Sa langue déprimée vers le centre du grand évasement circulaire qui la termine, est très-propre à retenir les insectes. Il lui arrive cependant par-fois de manquer sa proie, sur-tout à l’égard des grosses mouches, les ailes de celles-ci en empêchant l’adhérence à sa langue gluante et rétractile.

Catesby, dans son Histoire naturelle de la Caroline, publiée en 1731, avait dit, en parlant de la rainette blanc-rayée, qu’il appelle green-tree frog, et qu’on y voit figurée à la tab. 71  du tom. II, qu’elle a à l’extrémité des doigts des plaques arrondies, charnues et concaves, au moyen desquelles elle fait le vide[1] pour se tenir sous les feuilles des

  1. The feet being round, fleschy and concave… They most commonly are found adhering to the under sides of green leaves… Which they could not do without this extraordinary structure of their toes, by