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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 2.djvu/574

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SUR LE MOYEN EMPLOYÉ PAR LES RAINETTES,

désigné sous le nom d’ongle ; corps moins dur qu’un cartilage, mais résistant, à-peu-près circulaire, ayant en arrière une légère dépression ; il circonscrit dans tout le pourtour chaque pelotte, qui est formée de fibres musculaires très-déliées et fort rapprochées, attachées principalement à la dernière phalange, qui, très-courte, dépasse à peine le milieu des pelottes rétractiles. Leur plus grand volume se fait remarquer dans l’état de relâchement par le renflement de ces mêmes pelottes qui sont revêtues, à l’extérieur, d’une membrane très-lisse. Avec une pareille disposition, il est bien aisé à cet animal de s’opposer plus ou moins, selon le besoin, à la pression atmosphérique. En effet, lorsqu’il se fixe sur un verre bien transparent et dans une position verticale, on voit ses pelottes se contracter au moyen de l’appareil musculaire dont nous venons de parler, le bord dur qui les entoure étant appliqué très-exactement pour défendre tout accès à l’air atmosphérique dans la cavité qui se forme alors. Il ne faut pas un grand effort pour l’y soutenir, puisqu’on le voit souvent employer à peine le tiers de ses moyens d’adhésion, pour laisser reposer les autres ; toute contraction musculaire étant toujours pénible. La juxtaposition de la peau du dessous du corps ajoute sans doute à ces mêmes moyens ; mais il n’est question ici que de ceux qu’il emploie pour s’élever. Je l’ai vu plusieurs fois poursuivant sa proie le long du vitrage, se garantir de la chute au moyen d’une seule de ses pelottes qui l’y ramenait.

Les rainettes présentent toutes la même conformation. Les naturalistes ont eu raison, sans doute, de ranger ces batraciens dans un genre nouveau, bien distinct des grenouilles, avec lesquelles cependant Linné les avait réunis. Mais il sera