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plications que les sciences et l’art de la guerre en avaient espérées. Les archives de l’Académie doivent renfermer un mémoire où le capitaine du génie Carnot soumettait à ses maîtres un dispositif de rames légères qui, suivant lui, devaient conduire au but. Ce mémoire n’a pas encore été retrouvé. Je continuerai mes recherches, et si le travail me semble pouvoir ajouter à la réputation de notre confrère, le public n’en sera pas privé. Peut-être y joindrai-je un mémoire du même genre, également inédit, d’un autre académicien, de l’illustre Meunier.

Éloge de Vauban par Carnot. – Ses discussions avec M. de Montalembert.

Certaine société littéraire d’une très-petite ville s’était jadis qualifiée, de sa pleine autorité, de fille de l’Académie française. Voltaire ne voulait pas qu’on lui refusât ce titre « Je la tiens même, disait-il, pour une fille très-vertueuse, puisque jamais elle n’a fait parler d’elle. »

L’épigramme n’eût pas été applicable à l’Académie de Dijon. Cette société célèbre ne fuyait les regards du public, ni lorsqu’elle mit en question a si le rétablissement des « sciences et des arts avait contribué à épurer les mœurs, » ni surtout lorsqu’elle couronna le discours où Jean-Jacques se prononçait pour la négative. Le temps a fait bonne justice du paradoxe ; mais il n’a pas dû effacer le souvenir du procédé généreux qui, en donnant à Rousseau une célébrité inattendue, l’attacha pour toujours à la carrière brillante dans laquelle il a trouvé des émules, des rivaux mais point de maître.