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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/58

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affirmatif sur les difficultés de cette journée comparée à tant d.’aulres, si je ne pouvais m’autoriser de l’opinion du prince de Cobourg lui-même. Quand il vit les bataillons français s’ébranler, ce général chercha les termes les plus incisifs pour exprimer, en présence de son état-major, la confiance que lui inspiraient le nombre, l’ardeur de ses troupes, et enfin les obstacles de toute espèce, naturels ou artificiels, que présentait aux assaillants le terrain accidenté occupé par l’armée autrichienne. « Les républicains, s’écria-t-il, sont d’excellents soldats ; mais s’ils me délogent d’ici, je consens à me faire républicain moi-même. » Rien assurément de plus énergique, de plus significatif ne pouvait sortir de la bouche de Cobourg. Pour ma part, je ne saurais concevoir de plus glorieux bulletin de la bataille de Wattignies

L’auteur allemand auquel j’emprunte cette anecdote ne dit pas si, après l’avoir délogé, les Français sommèrent le général autrichien de tenir sa parole. J’ai quelque raison de supposer que, malgré leur esprit de propagande, ils dédaignèrent une recrue qui peut-être, se serait soumise, mais dont la vocation semblait bien incertaine.

Comptes rendus des opérations des armées.

Carnot sentit la convenance, le besoin, de montrer envers les armées nationales une déférence dont jadis les gouvernements absolus pouvaient se croire dispensés, lorsque leurs soldats étaient enrôlés à prix d’argent : chaque année, il devait dérouler à la face du pays le tableau détaillé des batailles livrées par nos légions et des résultats qu’elles avaient produits. Voici comment se terminait le récit de la campagne