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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 22.djvu/64

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qu’il a perdu…. Après la défaite de Beaulieu, vous ferez l’expédition de Livourne. L’intention du Directoire est que l’armée ne dépasse le Tyrol qu’après l’expédition du sud de l’Italie. »

Sans doute, ces prescriptions générales ne sont pas la campagne d’Italie. Aucune intelligence humaine ne pouvait prévoir ni le chemin que suivrait le général Beaulieu après sa séparation de l’armée piémontaise, ni les manœuvres de Wurmser, ni la longue résistance de ce vieux général dans Mantoue, ni les marches d’Alvinzi ni tant d’incidents glorieux que je m’abstiens de rappeler ; sans doute il ne fallut rien moins que la hardiesse, que le génie de Bonaparte, que la coopération d’intrépides officiers, tels que Masséna, Augereau, Lannes, Murat, Rampon, pour anéantir, en quelques mois, trois grandes armées autrichiennes. Aussi, tout ce que j’ai voulu dire, c’est qu’il y aurait injustice à laisser le nom de Carnot complètement en dehors de ces immortelles campagnes.

J’aurai le droit de me montrer plus exigeant, si nous étudions une autre face de ces guerres leur côté moral et civilisateur. Qui ne se rappelle ces traités de paix où les chefs d’oeuvre de la peinture, de la sculpture, étaient pour les ennemis les moyens de se faire pardonner la perfidie et la trahison, et ces visites solennelles du général victorieux à des savants modestes, illustrés par d’importantes découvertes ? Eh bien, Messieurs, tout cela, quoi qu’on en ait pu dire, était prescrit par Carnot. Des doutes seront-ils encore permis, si je transcris cette lettre de notre confrère, du 24 prairial an IV : « Général, en vous recommandant, par notre lettre du 26 floréal d’accueillir et de visiter les artistes fameux des pays dans lesquels vous vous