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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 3.djvu/333

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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

1812, et qui est destiné à représenter les enceintes successives de Paris, ainsi que le relief du terrain sur lequel cette ville est bâtie[1].

Nous avons dit que les bords de la Seine s’étant exhaussés de plus en plus, par l’effet naturel des alluvions et des dépôts de décombres, le sol de la ville se trouvait incliné vers le nord. On conserva cette pente générale à la plupart de ses rues, lorsqu’elles furent pavées pour la première fois. Les eaux pluviales qu’elles recevaient furent conduites hors de l’enceinte fortifiée par des arceaux que l’on pratiqua à travers ses murs ; elles s’écoulaient ensuite au moyen de rigoles qui débouchaient dans le ruisseau de Mesnil-montant, lequel étant ainsi devenu le réceptacle naturel de ces eaux, reçut le nom de grand égout découvert, par opposition avec quelques-uns de ceux que l’on avait pratiqués dans la ville et que l’on avait recouverts de voûtes.

Ce grand égout était encore, au commencement du siècle dernier, un simple fossé creusé en pleine terre dans les marais des faubourgs du Temple, Saint-Martin, Saint-Denis, Montmartre et Saint-Honoré : on le voit indiqué sur les anciens plans de Paris, depuis le plus ancien de tous, qui appartenait à l’abbaye Saint-Victor, et que l’on fait remonter au règne de Charles IX, jusqu’à celui connu sous le nom de plan Turgot, parce qu’il fut dressé sous la prévôté de ce magistrat, de 1734 à 1739. Ces plans montrent que l’on traversait cet égout découvert, ou fossé, au moyen de

  1. Recherches sur les eaux publiques de Paris, les distributions qui en ont été faites, et les divers projets qui ont été proposés pour en augmenter le volume. (Paris, 1812.)