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SUR LES INONDATIONS SOUTERRAINES

ponts de maçonnerie qui avaient été construits dans toutes les grandes rues des faubourgs.

Tant que les choses subsistèrent en cet état, le fossé dont il s’agit, creusé de près de deux mètres au-dessous du sol des marais, ne recevait pas seulement les égouts de la ville qui y débouchaient en différents points en coulant du midi au nord ; mais il recevait encore les eaux pluviales qui s’y rendaient des hauteurs de Belleville, de Montmartre, etc., en coulant du nord au midi ; ainsi tous les marais qu’il parcourait, quoique inférieurs au sol de Paris, se trouvaient naturellement desséchés, quelle que fût la fréquence des pluies, soit par infiltrations à travers les berges en terre de cet égout, soit au moyen de saignées superficielles que l’on y faisait aboutir au besoin.

Les quartiers du Louvre, de Saint-Honoré et de la butte Saint-Roch, ayant été couverts de nouveaux hôtels pendant la régence, l’on reconnut la nécessité de reculer les limites de la ville ; et il parut convenable de les porter au-delà du rempart entre la rue d’Anjou de la Ville-l’Évêque, et le faubourg Montmartre : on accorda quelques privilèges à ceux qui voudraient s’y établir ; mais le voisinage du grand égout en aurait éloigné les habitants que l’on voulait y attirer, si on l’avait laissé dans l’état où il se trouvait. On ordonna en conséquence, en 1721, de le recreuser dans toute sa longueur, et de le revêtir de murs ; mais ces dispositions restèrent sans exécution jusqu’en 1737, époque à laquelle la ville entreprit ces ouvrages, qui furent terminés en 1740[1].

  1. Le grand égout suit les rues des Fossés-du-Temple, Neuve-Saint-Nicolas, Neuve-Saint-Jean, des Petites-Écuries, Richer, de Provence,