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SUR LES INONDATIONS SOUTERRAINES

cendue à sa hauteur ordinaire, c’est-à-dire vers le commencement d’avril, il y eut une seconde inondation souterraine qui se manifesta d’abord dans les caves les plus éloignées de la rivière. Cette marche des eaux, inverse de celle qui avait suivi la première inondation souterraine, fit conclure à MM. Buache et Bonami, que la seconde submersion des caves était due aux pluies qui avaient précédemment abreuvé la terre, et qui en s’écoulant à la Seine, leur réceptacle naturel, remplissaient les diverses cavités qu’elles trouvaient sur leur chemin ; fait d’autant moins étonnant, suivant le témoignage de M. Bonami, qu’à la même époque les caves du château de Mesnil-montant se trouvèrent également remplies d’eau, quoique situées sur une haute sommité, par rapport au niveau de Paris.

L’inondation des caves de Paris observée en 1740 se reproduisit avec des circonstances bien plus graves en 1788. Aux mois d’avril et de mai, elles se trouvèrent tellement remplies d’eau en plusieurs quartiers, que tous les habitants s’en plaignirent aux diverses autorités du temps. Les mémoires que l’on présenta au prévôt des marchands, au ministre du département de Paris, au premier président du parlement, furent renvoyés au bureau de la ville[1], qui chargea ses architectes, ainsi que les inspecteurs des bâtiments et des fontaines, d’éclairer son opinion sur les causes de cette calamité et sur les moyens d’y porter remède. M. Perronet, premier ingénieur des ponts-et-chaussées, et

  1. Ces réclamations, et toutes les pièces qui y sont relatives, se retrouvent aujourd’hui, avec les papiers de l’ancien greffe de l’hôtel-de-ville, déposées aux archives du royaume, et à celles de la préfecture de police.