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DE PLUSIEURS QUARTIERS DE PARIS.

membre de l’Académie des sciences, fut aussi consulté à ce sujet par le prévôt des marchands. Le rapport de ce premier ingénieur, en date du 28 avril 1788, est appuyé d’un procès-verbal constatant que l’inondation souterraine dont on se plaignait s’était étendue, de part et d’autre, du grand égout dans les quartiers de Popincourt, du Marais, du Temple, Saint-Martin, Saint-Denis, Saint-Honoré, et de la chaussée d’ Antin, etc[1].

Le bureau de la ville, après avoir reçu les divers renseignements qu’il avait provoqués, publia, le 13 juin de la même année, une ordonnance relative à cette inondation, et qui rappelle avec beaucoup de détails les causes diverses auxquelles elle était alors attribuée[2].

Plusieurs de ceux dont elle avait excité les réclamations, s’appuyant sur une sorte de rumeur publique, prétendaient qu’elle était due à des filtrations d’eau provenant des grands réservoirs de la pompe à feu de Chaillot, lesquels avaient été établis, comme on sait, depuis peu d’années, au sommet

  1. Ce procès-verbal, en date du 27 avril 1788, est dressé par M. le Sage, inspecteur de l’école des ponts-et-chaussées ; et par MM. Regnard et Feraudy, qui étaient alors élèves de cette école. Il porte que la submersion des caves s’étendait dans les rues de Mesnil-montant, des Gravilliers, Jean-Robert, Saint-Martin, de la Chaussée-d’Antin, Neuve-des-Mathurins, Boudreau, Thiroux, de Provence, Chantereine, Taitbout, d’Artois, Saint-Georges, Saint-Lazare et Coquenard.
  2. Cette ordonnance du bureau de la ville indique que l’inondation souterraine s’étendait dans les quartiers de la chaussée-d’Antin, du faubourg Montmartre, du faubourg Poissonnière, des faubourgs Saint-Denis et Saint-Martin, et dans les rues adjacentes ; dans les rues de Nazareth, du Temple, et des Fossés-du-Temple, dans les rues de Richelieu et Montorgueil. Elle indique encore que le niveau de l’eau dans les caves inondées était à-très-peu-près le même que celui des puits voisins.