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notice sur la vie et les travaux

avis, car on sait que le prix de l’abonnement fut considérablement augmenté ; ce qui provint sans doute de ce que, dans l’origine, on s’était fort exagéré la quantité probable des souscriptions particulières.

La conclusion des commissaires était que M. Périer, dont les talents étaient déjà connus par des machines de son invention et par beaucoup d’autres travaux, leur paraissait d’ailleurs très-propre à conduire une entreprise de cette espèce, qui demande des connaissances de plus d’un genre, une grande pratique des arts, et beaucoup de ressources dans l’esprit.

Et par une addition, qui probablement était le résultat de la discussion dans le sein de l’Académie, les commissaires terminaient en disant : « Que le projet de Deparcieux paraissait plus propre encore à remplir les besoins d’une grande ville, tant par la durée des ouvrages, que par la quantité d’eau que devait amener le canal projeté. »

La fortune de MM. Périer, quoique assez considérable, ne suffisait pas, à beaucoup près, pour une entreprise aussi vaste ; il fallait trouver une compagnie de capitalistes. M. Périer l’aîné, dont le caractère était à-la-fois insinuant et entreprenant, se chargea de toutes les démarches ; elles réussirent en peu de temps. Dès le 27 août 1778, la compagnie était formée ; une première mise de fonds de 1440 mille livres fut partagée en 1200 actions ; on s’était réservé la faculté d’en émettre de nouvelles, à mesure que l’entreprise acquerrait plus d’extension. MM. Périer, auteurs du projet et propriétaires du privilège, étaient placés à la tête de tous les travaux, avec le titre d’administrateurs perpétuels. L’acte d’association leur assurait d’ailleurs d’assez grands avantages ; on