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de m. périer.

résolut d’envoyer les deux frères en Angleterre pour y traiter de deux machines à vapeurs. Ils se disposaient à partir, lorsqu’on apprit qu’un ministre avait traité avec un Anglais pour le privilége de ces machines ; il fallut obtenir son désistement qui coûta à la compagnie une somme de 40 ou 50 mille liv.

M. Périer fit cinq voyages en Angleterre (son frère n’en fit qu’un seul). Il visita quantité d’établissements où il puisa des connaissances précieuses. Rentré en France, il y fut bientôt suivi des pièces principales des deux machines que l’on voit encore à Chaillot. Il fit fabriquer dans ses propres ateliers les pièces accessoires qu’il lui parut inutile de tirer de l’étranger.

Au commencement de 1783, M. Périer présenta à l’Académie deux Mémoires. Le premier contenait la description de la pompe à feu qui venait d’être établie à Chaillot, pour élever les eaux de la Seine, dans plusieurs réservoirs, à 110 pieds de hauteur au-dessus des basses-eaux. Cette machine était construite d’après les principes de M. Watt.

Le second Mémoire contenait la description d’une seconde pompe, établie de même à Chaillot, et qui élevait l’eau dans un réservoir haut de 15 pieds, d’où en retombant elle faisait tourner plusieurs roues à godets destinées à mettre enjeu une machine à percer des tuyaux ; des soufflets, des marteaux de forges, enfin toutes les parties d’un grand atelier[1].

Dans la seconde machine, en prenant dans les constructions de M. Watt ce qui devait contribuer le plus à aug-

  1. Le rapport est tout entier de la main de Coulomb ; les autres commissaires étaient Leroy, Bossut et Cousin. (19 mars 1783.)