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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/38

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bable ; c’était l’opposition nécessairement alternative et excessivement rapide du mouvement des particules dans lesquelles, d’après l’acuité des sons obtenus, les condensations et les dilatations devaient se succéder jusqu’à sept ou huit mille fois par seconde. Il était difficile de prévoir si une opposition pareille et aussi rigoureusement égale produirait, dans la lumière polarisée, quelque modification assez permanente pour pouvoir être observée. C’est ainsi, par exemple, que les alternatives de condensation et de dilatation, qui se produisent dans l’air lorsqu’on le met en vibration sonore, ne sont pas sensibles au baromètre ; et que le thermomètre n’accuse pas non plus les changements de température dont ces variations de densité sont accompagnées.

M. Savart a bien voulu se prêter à cette experience, et se joindre complaisamment à M. Biot pour la faire. Un large faisceau de lumière polarisée fut reçu sur un verre noir place de manière que la réflexion y devint nulle ; on étudia d’abord l’etat actuel de structure de la lame de glace, en l’interposant dans le trajet de ce faisceau, et en observant si elle le modifiait. On aperçut ainsi quelques traces de couleurs correspondantes aux teintes des premiers anneaux de la table de Newton, et qui, par leur disposition, avaient une analogie évidente avec celles que présentent les bandes de verre qui ont été fortement chauffées et refroidies rapidement. Il y avait toutefois cela de particulier, que ces traces étaient le plus sensibles au milieu même de la longueur de la bande de glace, soit qu’on la regardât par le plat ou par la tranche, et qu’elles allaient en s’affaiblissant avec rapidité des deux côtes de ce milieu, de manière à devenir tout-à-fait nulles vers les extremités. Ces couleurs étaient-elles determinées par l’espèce de