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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 4.djvu/554

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qu’elles ont d’être plus ou moins perméables à la chaleur. Cette qualité est leur conductibilité proprement dite. On en donnera la définition et la mesure exacte, après avoir traité du mouvement uniforme de la chaleur dans un solide prismatique.

3. Nous allons présentement exposer le principe de la communication de la chaleur. Supposons que l’on place dans l’air un corps solide homogène dont les différentes parties ont actuellement des températures inégales. Chacun des points matériels dont le corps est composé recevra la chaleur de ceux qui en sont infiniment peu distants, ou leur en communiquera. Cette action mutuelle s’exerçant pendant un instant entre tous les points de la masse, il en résultera un changement infiniment petit pour toutes les températures. Le solide éprouvera à chaque instant des effets analogues ; en sorte que les variations de température deviendront de plus en plus sensibles. Si l’on considère seulement l’action momentanée de deux points matériels infiniment voisins m et n, on voit que le point le moins échauffé doit acquérir une certaine quantité de chaleur en vertu de leur action mutuelle. Cette quantité dépend de la nature de la substance solide, de la durée infiniment petite de l’instant, de la distance infiniment petite des points et et de la température actuelle de chacun. Or le principe de la communication de la chaleur consiste en ce que, toutes les autres circonstances étant les mêmes, la quantité de chaleur acquise est proportionnelle à la différence des températures des deux points. Ainsi cette quantité serait double, triple, quadruple, si, tout restant d’ailleurs le même, la différence de la température du point