Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/185

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distance de l’équateur et différent par la grandeur du rayon sont aussi inégalement échauffés, et leur température va en augmentant à mesure qu’on s’éloigne de la surface. Chacun de ces anneaux concentriques échauffe celui qu’il renferme mais il transmet à l’anneau qui est au-dessous moins de chaleur qu’il n’en reçoit de l’anneau supérieur ; ce qui se conclut du facteur dont la différentielle seconde est positive.

Il résulte de cette distribution de la chaleur, qu’un élément quelconque du solide transmet au suivant, dans le sens perpendiculaire à l’équateur plus de chaleur qu’il n’en reçoit dans le même sens de celui qui le précède, et que ce même élément donne à celui qui est placé au-dessous de lui, dans le sens du rayon perpendiculaire à l’axe de la sphère, une quantité de chaleur moindre que celle qu’il reçoit en même temps et dans le même sens de l’anneau supérieur. Ces deux effets opposés se compensent exactement, et il arrive que chaque élément perd dans le sens parallèle à l’axe toute la chaleur qu’il acquiert dans le sens perpendiculaire à l’axe, en sorte que sa température ne varie point. On reconnaît distinctement, d’après cela, la route que suit la chaleur dans l’intérieur de la sphère. Elle pénètre par les parties de la surface voisines de l’équateur, et se dissipe par les régions polaires. Chacun des élémens infiniment petits placés dans l’intérieur du solide échauffe celui qui est placé au-dessous de lui et plus près de l’axe, et il échauffe aussi celui qui est placé à côté de lui plus loin de l’équateur. Ainsi la chaleur émanée du foyer extérieur se propage dans ces deux sens à-Ia-fois ; une partie se détourne du côté des pôles, et une autre partie s’avance plus près du centre de la sphère. C’est de cette manière qu’elle se transmet dans toute la masse, et que chacun des