Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/357

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cas contraire, les perturbations qu’éprouvent nécessairement les vibrations des deux points éclairans et qui doivent se succéder avec une grande rapidité, n’ont plus lieu simultanément et de la même manière, puisqu’ils sont indépendans ; en conséquence, les effets de l’influence des deux systèmes d’ondes qu’ils engendrent variant à chaque instant, l’œil ne peut plus les apercevoir[1].

Dans l’hypothèse de l’émission, on ne peut pas admettre d’influence mutuelle entre les molécules lumineuses ; car leur indépendance est indispensable pour expliquer la régularité de leur marche mais il semble qu’on pourrait se rendre compte des mêmes phénomènes, d’une manière analogue, en supposant que les vibrations du nerf optique, occasionnées par les chocs des molécules lumineuses sur la rétine, varient d’intensité, selon la manière dont ils se succèdent[2]. On conçoit en effet que, lorsque deux molécules viennent frapper successivement le même point de la rétine, l’intensité de l’ébranlement qui en résulte, doit dépendre du rapport de la durée d’une vibration du nerf optique à l’intervalle de temps qui s’est écoulé entre les deux chocs ; car le second peut affaiblir aussi bien qu’augmenter les vibrations produites par le premier, selon qu’il conspire avec elles, ou qu’il les contrarie. Mais cette hypothèse ne suffit pas ; il faut encore admettre que les molécules lumineuses qui sont situées sur une même surface sphérique, ayant-pour centre le point radieux, sont toutes parties en même temps de cette source commune, et que les

    théorie et l’expérience tienne à des modifications qu’éprouve la loi ordinaire de la réfraction, lorsque les rayons passent très-obliquement entre deux verres aussi rapprochés que ceux qui réfléchissent les anneaux colorés.

  1. On trouvera une explication plus détaillée de la théorie élémentaire du phénomène des interférences dans l’article sur la lumière du Supplément à la traduction française de la 5e édition de la Chimie de Thomson par Riffault.
  2. Cette explication des phénomènes d’interférence, adaptée au système de l’émission, est due à M. Young.